Quand le change ment
Au VIème siècle avant notre ère, Héraclite observait que Rien n’est permanent sauf le changement.
Cette incessante mutation du réel n’est pas toujours perceptible, mais produit continûment des effets : c’est ce que le philosophe François Jullien appelle les transformations silencieuses.
Dans un monde en perpétuel changement, ce sont les différentes formes d’institutions, sociales et politiques, mais aussi familiales, économiques, éducatives, qui ont pour fonction de produire la stabilité nécessaire à l’existence humaine.
Un cadre de référence, un ensemble de règles et de repères.
Avec pour contrepartie l’instauration d’un ordre plus ou moins rigide, l’assignation des personnes à des places, des rôles et des identités pré-établies.
Au moment où les différentes formes d’institutions sont prises elles-mêmes dans des logiques de transformation rapide – notamment dans le monde du travail -, les enjeux et les risques, individuels et collectifs, se complexifient.
Dans Le Guépard de Visconti, le prince de Salina s’approprie la réflexion de son neveu Tancredi : Il fallait bien que quelque chose change, pour que tout puisse rester comme avant.
Ne serions-nous pas confrontés aujourd’hui à la question inverse : sur quels principes fondamentaux s’appuyer pour que s’engagent des processus de changement véritable ?
Daniel Migairou, janvier 2019
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